Le grand corps de logis et la cour du cloître
Historique des précédents travaux
- 1994 : restauration de la façade nord de la Bibliothèque bénédictine
- 1995 : restauration de la charpente et de la couverture de l'aile de la Bibliothèque bénédictine
- 1996 : restauration de la couverture et de la charpente de l'aile de la la Gendarmerie
- 1997 : restauration de la façade sud de l'aile de la Gendarmerie
- 1999-2001 : restauration des façades Est et Ouest, ainsi que du pignon sud de l'aile de l'ancien tribunal
- 2001-2002 : restauration de l'ensemble des fenêtres de la Bibliothèque bénédictine
- 2002-2003 : restauration de la toiture sud de la nef de l'église abbatiale après les dégâts de la tempête de 1999
- 2013 : restauration de la salle capitulaire
Programme des travaux : restauration des façades et des toitures
Programme 2016
Intervention sur la façade est du grand corps de logis sur 10 travées et sur la toiture couverte de tuile canal sur 5 travées avec mise en place d'un paratonnerre sur l'ensemble du site protégeant l'abbaye sur un rayon de 50 mètres.
Programme 2017
Intervention sur les 7 travées nord de la façade orientale du grand corps de logis avec la reprise des bas de pentes et intervention sur les 7 travées nord de la toiture ; ouverture des baies et remplacement des menuiseries de la façade nord de la cour du cloître.
Programme 2018
Restauration des 3 façades du cloître, mise en place de gouttière en cuivre et remplacement des menuiseries des façades est et ouest ; restauration des enduits, ouverture des baies et mise en place de menuiseries sous le porche.
Le grand corps de logis
Pignon et baie nord avec restauration
(© P.-Y. CAILLAULT)
Pignon et baie nord après restauration
(© J.-M. MANGEOT)
Baie nord après restauration
(© J.-M. MANGEOT)
La cour du cloître
Le porche
La salle capitulaire
La salle capitulaire ou "salle du chapitre" fait partie des salles de vie commune au sein d'un monastère. Les religieux s'y réunissent pour délibérer d'affaires diverses ou simplement pour y prêcher ou y lire la Règle monastique. C'est aussi un lieu de prises de décisions de la communauté.
Commandée par l'abbé Dom Hennezon dans la seconde moitié du XVIIe siècle, elle est située le long d'un couloir distribuant une série d'espaces de vie communautaire dont le rythme architectural était ininterrompu sur toute la longueur du corps de logis oriental. La construction de celui-ci débute en 1682 par la partie nord. Bâtie pendant la première phase des travaux, la conception des voûtes et des colonnes de la salle capitulaire sert de référence aux salles érigées successivement. A l'origine dénuée de parquet, on sait qu'elle était richement pavée, entre 1687 et 1689, de cabochons de marbre ou de pierre noire insérés entre des dalles de forme octogonale.
En 1791, les répercussions de la Révolution française forcent les moines bénédictins au départ. Les bâtiments abbatiaux sont alors divisés en lots administratifs affectés à de nouvelles fonctions. La sacristie, la salle capitulaire et une partie de l'ancien réfectoire sont destinés à l'accueil du Tribunal civil et le palais de justice sera installé dans la partie sud de l'aile orientale.
Au début du XIXe siècle, l'ancienne salle du chapitre est investie par les militaires. Dès 1805, ces derniers en font alors usage de magasin. Désormais nommé "Hôtel de la Division", le corps de logis va subir d'importantes modifications architecturales entre 1895 et 1899. On y réalise une salle à manger, un office-vestiaire et plusieurs chambres. Y sont alors créées des cloisons horizontales et verticales. C'est à cette période qu'on ajoute un parquet pour l'isolation et le confort des militaires.
Entre 1914 et 1918, l'occupation par l'armée allemande du palais abbatial a probablement engendré d'autres modifications. Transformée en "salle des fêtes" en 1930, la salle capitulaire est restituée dans ses proportions d'origine, on supprime alors les cloisons. La mairie de Saint-Mihiel installe ses fonctions municipales en 1976 dans l'aile orientale de Dom Hennezon, attribuant la salle du chapitre au titre de salle polyvalente.
Restaurée en 2012, la salle conserve son décor architectural de chapiteaux et de travées voûtées d'ogives aux clefs ornées de rosaces. On remarque que le décor est reporté sur les chapiteaux corinthiens et les consoles. En effet, les colonnes sont nues, galbées et les chapiteaux librement interprétés : on y retrouve des aigles aux ailes déployées se développant sur leur corbeille. On remarque dans le décor de la console sud, les armoiries de Dom Hennezon.
On y remarque aujourd'hui un très beau mobilier, ainsi qu'un portrait à l'huile de Stanislas, duc de Lorraine et roi de Pologne, peint au XVIIIème siècle. Un salon de style école de Nancy meuble une partie de la pièce, ainsi qu'un poêle en faïence de Toul, unique exemplaire restant du premier quart du XXème siècle, destiné au chauffage des locaux et orné d'un décor à motif végétal. On remarque également une carte d'état major témoignant encore aujourd'hui de l'activité militaire de la ville.
La salle des mariages, ancien réfectoire
L'actuelle salle des mariages correspond à une partie de l'ancien réfectoire des religieux. Dans une abbaye, le réfectoire est un lieu de vie communautaire mais aussi un lieu d'accueil. Le réfectoire de l'abbaye Saint-Michel tient place de lieu d'apparat, par sa richesse ornementale, il reflète la richesse de l'abbaye. Le vocabulaire décoratif, résolument baroque, y est riche. On y trouve des colonnes galbées, coiffées de chapiteaux corinthiens où apparaissent parfois des aigles et des reproductions de l'archange saint Michel, la salle suit le rythme architectural, jadis ininterrompu, présent sur toute la longueur du corps de logis de l'aile orientale.
Tout comme la salle capitulaire, en 1791, les répercussions de la Révolution française forcent les moines bénédictins au départ. Les bâtiments abbatiaux sont alors divisés en lots administratifs affectés à de nouvelles fonctions. En 1850, un passage est pratiqué au centre du corps de logis afin de ménager la circulation "routière". cette ouverture béante conduit à la suppression de deux travées qui prolongeaient l'ancien réfectoire ainsi que l'entrée monumentale sur perron du palais abbatial.
Au cours du XXème siècle, l'installation de la 40ème Division d'Infanterie entraîne des modifications architecturales, l'ancien réfectoire devient alors un bureau destiné au général de la garnison. Lorsque en 1976, la mairie installe des fonctions dans l'abbaye, l'ancien réfectoire des religieux devient alors la salle des mariages.
La Pâmoison de la Vierge
Ligier Richier (avant 1532)
Sculpture en bois de noyer autrefois polychrome, de taille grandeur nature, la vierge soutenue par saint Jean faisait, à l'origine, partie d'un calvaire de neuf personnages.
Les autres sculptures auraient péri dans les destructions révolutionnaires.
Classée Monument Historique le 31-05-1897
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Objets retrouvés ou déposés au sein de l'abbaye
Les taques de cheminées (visibles dans le hall d'entrée de la bibliothèque)
Aux environs de 1500 apparurent les premières taques, plaques de fonte de fer assez épaisses qui protégeaient le mur des ardeurs de la flamme et en même temps assuraient un meilleur rayonnement de la chaleur. L’usage ne s’en répandit qu’assez lentement ; elles ne deviendront vraiment fréquentes que dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Plaque réputée provenir de l'Hôtel de Gondrecourt à Saint-Mihiel, aux armes d'alliance de Gaspart-Mathieu de Gondrecourt (1679-1757), seigneur de Maizey et de Senonville, capitaine prévôt et gruïer de Saint-Mihiel, et d'Elisabeth-Angélique Maillot de Juvoncourt, mariés en décembre 1711.
Description : Ecu de droite (armes de l'époux) écartelé aux 1 et 4 d'azur à une fasce d'argent accompagnée en chef de deux éperviers d'or et en pointe d'une molette d'argent, aux 2 et 3 d'azur à 3 annelets d'or posés 2 et 1 (Gondrecourt).
Ecu de gauche (armes de l'épouse) écartelé au 1 d'azur à un dextrochère tenant une épée d'argent, au 2 d'azur à un soleil d'or, au 3 d'azur à une ancre d'argent, au 4 d'azur à un croissant d'argent (Maillot de Juvoncourt).
Cette plaque est postérieure à 1711 et date sans doute de la première moitié du XVIIIe siècle.
Source : Pauline Lurçon (Conservateur des Monuments Historiques Meuse - Moselle) & Ouvrage : Plaques de cheminées héraldiques - Paris 2014 de Philippe Palasi
Plaque aux armes du roi d'Espagne Philippe II (1527-1598). On reconnaît ses armoiries ainsi que sa devise "Dominus mihi adjutor" (Dieu est mon secours) extraite des Psaumes. La devise est suivie de la date de 1608, la création du modèle qui a servi à réaliser cette plaque est donc postérieur à la mort du roi. Cette même date ne permet pas de dater la plaque car il est possible de couler, à partir d'un modèle antérieur, de nouveaux exemplaires.
Source : Pauline Lurçon (Conservateur des Monuments Historiques Meuse - Moselle) & Ouvrage : Plaques de cheminées héraldiques - Paris 2014 de Philippe Palasi
Les sarcophages du haut Moyen Âge (visibles dans le hall d'entrée de la bibliothèque)
Des fouilles réalisées entre 1969 et 1972 par D. Donzelli, dans la nécropole de Bislée, au lieu dit "Les Tombeaux" au sud de Saint-Mihiel, ont mis à jour 53 sépultures dont 7 sarcophages monolithes ou bipartites. Ils sont taillés dans un calcaire oolithique du Tithonien (fin du jurassique supérieur, région de Savonnières-en-Perthois) et sont attribuables au VIIe siècle. Tous les sarcophages avaient été violés et réemployés. (Source : Stéphanie Jacquemot Service Régional de l'Archéologie)